John Marrs est un journaliste freelance anglais - et un très grand fan de Madonna: il a interviewé ses partenaires dans les clips de "Like A Prayer" et "Vogue" pour un article sur les stars inconnues de 12 vidéos emblématiques publié dans le magazine musical ''Q''.
Leurs interviews ont été plus longues que ce qui a été publié dans le numéro de juin du magazine et John a contacté MadonnaTribe pour partager d'autres choses intéressantes que lui ont confié Salim 'Slam' Gauwloos de la vidéo de ''Vogue'' (et beaucoup plus) et Leon Robinson, le Jésus black de ''Like A Prayer".
Voici ce que Slam lui a dit:
Vogue, c'était votre premier clip?
Non, les premières vidéos que j'ai faites avant Vogue c'était pour Lisa Lisa & the Cult Jam et pour Jennifer Rush, l'interprète de la version originale de “The Power of Love”.
Comment avez-vous décroché le rôle?
J'ai d'abord passé une audition pour sa tournée, c'était en mars 1990.C'était une audition normale; j'ai vu une annonce dans le journal.La seule chose qui était pas normale c'est qu'il y avait prés de 2000 personnes pour l'audition. Des gens avec des cadeaux et des fleurs, je sais pas, je trouvais ça plutôt bizarre.J'ai passé l'audition, on m'a rappelé plusieurs fois. A ce moment là, je n'étais pas vraiment fan de Madonna. Une semaine après Madonna m'a appelé personnellement, me demandant si je voulais partir en tournée avec elle. J'ai répondu 'Bien sur'.Je suis allé à Los Angeles, et on a commencé les répétitions pour la tournée. On répétait en même temps pour la vidéo de Vogue.Deux semaines après le début des répétitions on a commencé à tourner Vogue.
Combien de temps a duré le tournage?
Il a fallu que deux jours!!
Le tournage a été facile ou ça a nécessité beaucoup de travail?
Tourner une vidéo en 2 jours, 16 heures par jour demande beaucoup de concentration. Mais nous étions tous si jeunes et plein d'énergie. Je me souviens avoir été quelque peu frustré parce que je n'ai pas beaucoup dansé pendant le tournage. J'étais quelqu'un de très ambitieux à l'époque et je me suis dit: super! on ne va même pas me voir dans ce clip. Mais en même temps, on commençait à faire connaissance.Et on commençait à connaitre Madonna et Christopher. Mais dans l'ensemble, c'était plutôt agréable.
David Fincher l'a réalisé et il est devenu un réalisateur très apprécié, est-ce que vous pouvez nous dire ce que cela fait de travailler avec lui?
Il a été incroyable, très relax. Je me souviens, ils m'ont fait mettre un costume; David m'a mis devant la caméra et m'a juste filmé. Encore une fois j'étais tellement frustré parce que je voulais danser mais je pouvais pas. Il m'a dit juste de me tenir là et prendre différentes poses avec mon corps et mon visage, il a commencé à me diriger. Mais avec beaucoup de gentillesse, il m'a mis très à l'aise.ça a pris en tout et pour tout environ 15 minutes.
Tu as travaillé sur Vogue, Truth or Dare et le Blond Ambition, cela signifie que tu as connu Madonna mieux que quiconque - Quelle était ta relation avec elle?
Pendant l'audition, on était plutôt distants, je pense que son frère Christopher était plus intéressé par moi, (rire). Mais quand on a commencé à répéter pour la tournée, on a commencé à faire un peu plus connaissance.Je sais qu'elle a beaucoup de fierté, tout comme moi. Je pense avoir été le dernier danseur à me confier à elle. Et alors on est devenu très proches. On s'entendait de mieux en mieux, mais je pense que c'était d'abord sur le plan professionnel.Elle était très secrète, tout comme moi. Mais je pense que c'est ce qu'elle aimait chez moi. J'ai eu une formation stricte de danseur de ballet, j'étais donc formé pour juste me concentrer sur mon travail. Elle allait jusqu'au bout des choses, tout comme moi. On avait beaucoup de points communs. J'étais désormais son partenaire de danse pendant Express Yourself, mon préféré. J'étais Dick Tracy, je faisais le playback sur la voix de Warren Beatty et j'étais son partenaire pendant Into The Groove. Mais cela a été changé plus tard par le chorégraphe Vince Patterson, il pensait que j'attirais trop l'attention. Madonna ne m'a jamais rien dit à ce sujet. Mais dés qu'on a commencé les concerts, Vince me prenait à part, il me disait: 'fais profil bas, tu attires trop l'attention". Je ne l'ai jamais écouté, tant que Madonna n'y voyait aucun problème, Je m'en foutais.
Qu'est-ce qui vous a le plus surpris chez elle?
Je dis toujours ça à son sujet, son éthique du travail!! J'ai travaillé avec beaucoup d'artistes différents. Mais je n'ai jamais vu personne aller autant au bout des choses. Sa discipline est hallucinante. Je l'ai apprise par ma formation de danseur classique, mais Madonna m'a appris que l'esprit prévalait. J'étais tellement fasciné que j'ai commencé à courir avec elle dans les collines. On courait côte à côte, à l'envers, berk! de toutes les façons possibles; ensuite on levait des poids. C'était un moment génial pour moi. J'ai tellement appris de choses de Madonna que je les applique encore aujourd'hui. Le mental avant tout, c'était sa devise. Et elle a également débuté comme danseuse, ce qui m'inspire même encore plus.
Où étiez vous quand vous avez vu pour la première fois la vidéo de Vogue dans son montage final?
La première fois que l'on a vu Vogue c'était pendant notre pause déjeuner, pendant l'une des séances de répétitions de la tournée. Ils nous l'ont montrée, avant sa première diffusion sur MTV.
Qu'est-ce que vous en avez pensé?
Je l'ai trouvée très belle, Madonna est magnifique. On l'était tous! J'étais aussi étonné par le travail de David Fincher, il a réalisé une œuvre d'art, on a tous l'air tellement sophistiqués. J'étais surpris de me voir autant dans la vidéo, j'en étais vraiment très heureux. Mais à cette époque on ne réalisait toujours pas à quel point cette expérience serait révolutionnaire et intemporelle.
Pendant le tournage, vous avez réalisé que ça deviendrait une des plus grandes vidéos de tout les temps?
J'ai apprécié le fait de travailler avec Madonna. Mais je pense qu'aucun d'entre nous ne savais que ça serait révolutionnaire et intemporel.
Pourquoi a-t-elle résisté à l'épreuve du temps?
Tout d'abord, on était tellement passionnés par ce que l'on faisait, de Madonna, aux danseurs, en passant par les coiffeurs et les maquilleurs. Tous ensembles on formait une combinaison géniale. Et bien sur la façon dont elle a été réalisée et filmée était incroyable. Cela prouve que lorsque Madonna est filmé comme il faut elle est intemporelle. C'est honteux que de nos jours, on ne voit plus de vidéos aussi bien.Je pense que c'est dû à un manque de passion et de créativité. Les vidéos ne sont plus que des copies ou "inspirées par''. Des vidéos comme "Thriller" de Michael Jackson, ma vidéo préférée de Madonna, "Bedtime Story", réalisée par Mark Romanek ou "Virtual Insanity", ça ceux sont des vidéos révolutionnaires et incroyables.
A quand remonte la dernière fois où vous avez vu la vidéo?
Je suis entrain de la regarder (rire) Je sais pas, je tombe dessus quand ça passe à la télé.
A quoi vous pensez quand vous la revoyez?
Ça me rend heureux d'avoir fait parti de cette aventure. Il faut que vous compreniez que c'est plutôt rare pour des danseurs d'être autant reconnu et d'avoir son nom connu par beaucoup de gens. C'est génial d'avoir eu cette opportunité. Je pense également que l'on a ouvert des portes pour beaucoup de danseurs. Nous avions une voix, comme vous pouvez le voir dans Truth or Dare. (rire)
Quel est l'endroit le plus inhabituel où vous l'avez vue?
(Rire) à la campagne, en Argentine, dans un bar du coin.
Quel est l'endroit le plus étrange où on vous a reconnu? Est-ce qu'on vous reconnait toujours suite à votre rôle dans le clip?
C'était pas vraiment des endroits inhabituels! Oui, jusqu'à aujourd'hui, les gens me reconnaissent.
A la fin de la tournée, qu'avait vous fait immédiatement après sur le plan du travail?
Tout de suite après la tournée Herb Ritts et Versace m'ont demandé de participer à la nouvelle campagne Versace. La séance photo a eu lieu Hawaï. Et aussi Jose et moi, on a défilé pour Jean Paul Gaultier à Paris.
Tourner dans la vidéo de Vogue, ça t'a aidé dans ta carrière ou ça a été un obstacle? De quel façon?
Ça m'a aidé, sans aucun doute! Comme je l'ai dit auparavant, mon non a en quelque sorte été connu de tout le monde. De nos jours, je ne pourrais pas vous citer le nom d'un seul danseur. Hormis peut être en dehors d'émissions comme ''Dancing with the stars", mais je regarde pas.
Vous regrettez d'avoir joué dans la vidéo?
Absolument pas!
Est-ce que vous pouvez me parler des plus grands moments et ceux dont quoi vous êtes le plus fier?
Les plus grands moments de ma carrière, bien sur, travailler avec Madonna, également mes apparitions dans les clips de George Michael et d'Aretha Franklyn. Avoir fait la comédie musicale d'Elton John, Aïda, 8 fois par semaine pendant 2 ans, avoir chanté et dansé avec Toni Braxton, Michelle Williams et Deborah Cox. Et aussi la reconnaissance de mon travail de chorégraphe. Ce dont je suis le plus fier c'est d'être resté fidèle à moi même, et de toujours avoir une voix, d'avoir inspiré autant de danseurs, d'avoir aidé autant d'homme à sortir du placard. :-)
Quels ont été vos moments difficiles?
Trop de cigarettes!
Vous êtes resté en contact avec d'autres danseurs de Vogue?
Non mais Jose & Luis me manquent beaucoup.
A quand remonte la dernière fois où vous avez parlé à Madonna?
Dans une salle de danse à New York en 2001.
Quels sont vos projets pour votre carrière? Rester un artiste à succés, continuer à évoluer. Et diriger le monde ! :-) (dixit Madonna)
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